
- Attendre le 66, la moitié d'une fesse congelée reposant à peine sur le banc crasseux de l'abri-bus = je ne me fais pas d'illusions. La journée sera longue. Très longue. Et fastidieuse aussi.
- Être partagée entre continuer de poireauter et attendre un bus qui ne viendra jamais ou passer rapido presto à la boulangerie qui se trouve à deux pas de l'abri-bus pour acheter le petit déjeuner que je n'ai pas pu prendre ce matin = pas besoin de réfléchir une éternité : impossible de résister à l'appel de la gourmandise.
- Avoir fait la queue pendant 5 longues minutes, puis se retourner pour apercevoir le bus, dans lequel j'étais censée me trouver à ce moment-là, démarrer pour les chapeaux de roue histoire de me narguer = j'en ai oublié ma pâtisserie du matin pour lui cavaler au train. En vain.
- Se reprocher d'être la dernière des crétines-idiotes-abruties, tout en faisant le pied de grue devant le-dit arrêt de bus, tandis que la populace me regarde d'un air soupçonneux = faut pas s'en faire, je suis un vrai numéro. C'est ça, avoir les yeux plus gros que le ventre...
- Se rendre compte qu'il va bien falloir se coltiner ce que je redoute le plus en ce monde : non non, pas la marche non... le 30, c'est pire ! = c'est limite un coup à faire des cauchemars jusqu'à la fin de ta vie, mon gars, et même à en venir à hypothéquer le sommeil des générations à venir !!
- Remarquer que le-dit 30 arrive avec 6 minutes de retard, et qu'il va en plus de cela devoir se faufiler à l'intérieur du bus, tout en évitant de se la faire façon purée de glan... = le dernier point est tout à fait impossible. Inutile de rêver, mes frères, car la vie est injuste. Des fois. Souvent.
- Se faire entretenir par une folle de Foufnie-les-Berdouilles, dents jaunes et haleine létale, sur la prévision météo et de ce qu'on a pas de saisons = une véritable expérience ethnologique.
- Aller gaiement au lycée (comme si c'était possible) et se rétamer par trois fois sur des feuilles mortes à moitié sèches -la pluie à Lyon, c'est mythique = c'est ce qui s'appelle un coup dur...
- Se faire gratter l'amitié par un gars que tu ne connais que de vue, mais que tu ne peux pas te blairer, même en peinture, en perm. Il te demande ce que tu fabriques ici, toi tu lui réponds que c'est pour le faire parler -car même les blagues de ce niveau le font rire...-. Il réplique ensuite d'un air condescendant qu'il t'emmerde avant de te ricaner une blague vaseuse sur les femmes = à deux doigts de lui péter une durit, tu sers tes poings en silence. Si j'avais lâché mon ami, tu te serais limite cru à la criée du Vieux Port.
-Remarquer que ta journée t'achève avec 3h de philo à la suite, le tout suivit de 2h d'anglais = coup dur pour ta vie mon pote, que t'en viens à te demander ce qui cloche dans ta misérable existence (avant de te rendre compte que ça pourrait être bien pire).
Qui a dit que je croyais qu'on s'acharnait sur mon dos ?

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